Comment se passe une séance de playback théâtre?
Rituel d'ouverture, partage d'histoires, clôture et temps informel
Avec une durée moyenne d’1h30, la séance de playback théâtre se déroule en plusieurs parties ritualisées. Ces rituels contribuent tout au long de la séance à contenir un espace de confiance, pour y accueillir mots et maux, être touché émotionnellement ou parfois « déplacé » quelque part… Dans ce « déplacement » siège la différence avec un théâtre de divertissement.
Une personne du public raconte une histoire et la troupe improvise immédiatement pour restituer à la personne les émotions ressenties, partagées. Le playback théâtre a la spécificité de mettre les comédiens dans une posture particulière : celle d’être au service du public. Et le public dans une posture tout aussi particulière : celle de devenir acteur de l’évènement, par sa parole.
La séance peut avoir un thème, ou rester plus ouverte.
Rituel d’ouverture et création du lien avec le public
- Le rituel d’ouverture, qui peut être musical par exemple, lance la séance. Il instaure une atmosphère et signifie l’entrée dans un espace particulier, d’attention et de présence.
- Comédien.ne.s, musicien.ne et conducteur.rice sont présenté.e.s. Les comédien.ne.s partagent une anecdote et la troupe les restituent avec les outils du playback théâtre. Le public se familiarise progressivement avec la troupe. En parlant d’évènements de nos propres vies, nous jouons le jeu et indiquons ainsi une forme d’horizontalité, de proximité : nous sommes tous humains ici. Chaque anecdote entendue permet d’éveiller les histoires intérieurement dans le public.
- L’échauffement collectif proposé permet de continuer à briser la glace, d’impliquer le public et de faciliter ensuite sa participation. Un retour au corps et au jeu permet à tous « d’arriver » réellement. Nous nous rendons disponibles, en éveillant une écoute globale et non seulement analytique. Quelques questions de sociométrie peuvent être introduites, en lien avec le thème ou non. Elles permettent notamment d’identifier au mieux les rapports de dominations qui pourraient être à l’œuvre dans le public (classes d’âges, de métiers, de genre ou encore d’appartenance), pour veiller à ne pas les reproduire. Nous veillons à ce que chacun puisse se sentir inclus et oser prendre la parole le cas échéant.
Partage d’histoires
Le ou la conducteur.rice introduit ensuite le jeu en invitant un membre du public à partager comment il se sent. Une forme est alors proposée par le ou la conducteur.rice aux comédiens pour jouer l’état émotionnel. Chaque forme est un rituel précis qui donne un point d’appui aux acteurs et permet de refléter le vécu par le jeu, en sons et mouvements.
A la fin de chaque histoire, le conducteur vérifie rapidement que le narrateur s’est senti entendu, et respecté dans le jeu. Puis un autre narrateur, toujours membre du public, a la parole et ainsi de suite.
Le choix des formes, courtes et longues, se fait en fonction du récit partagé par le narrateur. Pour les histoires (ou formes) longues, le narrateur est invité à s’asseoir auprès du conducteur qui le guide dans son récit.
Clotûre, suivie d’un temps convivial informel
Une forme spécifique, propre à chaque troupe, permet de clôturer la séance. Il peut s’agir d’un chant, ou tout autre moyen artistique de signifier la clôture de cet espace/temps. Suivent les salutations, remerciements et annonces le cas échéant.
Un temps convivial informel fait intégralement partie de l’évènement. Il est d’une grande importance dans certains contextes, et selon les histoires jouées. Chargé d’émotions, de partages, le public et les acteurs ont parfois besoin d’une forme d’exutoire, de moment de partage plus informel pour pouvoir exprimer des ressentis… afin de reprendre ensuite paisiblement le cours de leur vie. Comme un sas de transition vers le retour à notre quotidien.
Un temps de bilan au sein de la troupe peut être offert à chaud, avec un partage plus approfondi par la suite.